Zaroff

Nick Zaroff, alias Nicolas Bufferne,

Le violoniste Nick Zaroff, cofondateur du collectif Leda Atomica, a lâché ses derniers riffs. Hommage.

A 48 piges, il n’avait aucune intention de raccrocher. Ce sont les fumées liées à l’incendie accidentel de son appartement, rue Saint-Pierre à Marseille dimanche soir, qui ont eu raison de sa volonté de poursuivre dans le rock. Nick Zaroff n’est plus et c’est « une mort con », soupire Phil Spectrum (Philippe Torel), cofondateur avec Nick et Dominique Brau du trio Leda Atomica. « Il bossait en ce moment, il voulait remonter le Nick Zaroff Gang, on l’entendait répéter : son appart donnait sur la cour des locaux de Leda Atomica. Il était en train de chercher des musiciens et voulait repartir sur du rock style Cramps, etc. Mais ce n’est pas simple, quelques tentatives précédentes avaient d’ailleurs échoué. »
Né en 1963 à Marseille, Nick Zaroff – Nicolas Bufferne pour l’état civil – fut un violoniste classique (premier prix de violon de la ville de Marseille en 1975) avant de se tourner vers le rock et la démesure. Et bien sûr d’électrifier son instrument. « On a créé Leda Atomica en 1980, raconte Phil Spectrum. C’est Nicolas qui m’a fait découvrir la mouvance punk et les trucs comme Magma, etc. C’était un rockeur pur, un très bon violoniste, il avait beaucoup de talent mais a manqué de chance. Nous avons joué ensemble une dizaine d’années au sein du trio, puis il a monté d’autres projets tout en restant dans le collectif Leda Atomica et en participant à nos créations. » C’est ainsi qu’à plusieurs reprises Nick Zaroff a travaillé, dans les années 80 et 90, en tant que musicien et/ou comédien avec la compagnie Richard Martin (théâtre Toursky) sur des textes de Léo Ferré (La Méthode, Alma Matrix, L’Opéra des rats), ou encore sur Il fera jour (Dominique Cier), Viens on s’en va… 
Parallèlement, il a créé notamment les groupes Les Inséparables en 1986, Emma Peel en 1990, avant le Nick Zaroff Gang en 1997. « Attiré par le côté rock star », selon Phil Spectrum, il se met alors plus en avant, via le chant et la guitare, délaissant quelque peu le violon. Le rockeur a désormais déposé son archet, définitivement.

ANTOINE PATEFFOZ- La Marseillaise

Nick Zaroff, requiem pour un rockeur

Publié le mardi 16 août 2011 à 17H44

Terminus pour Nick Zaroff. Celui qui fut un personnage extravagant et extraverti du rock marseillais durant quelque trois décennies est mort intoxiqué par des fumées dimanche soir lors d'un incendie accidentel, dans son appartement de la rue Saint-Pierre (voir notre édition du 16 août). De son vrai nom Nicolas Bufferne, il était âgé de 48 ans.

Musicien de formation classique, récompensé par un premier prix en 1975, Nicolas Zaroff est apparu au début des années 80 avec son violon électrique au sein de Leda Atomica, trio composé avec Phil Spectrum aux claviers et Dominique Brau au chant. De cette première étape, on se souviendra autant d'une reprise incandescente du "Docteur Jeckyll et Mister Hyde" de Gainsbourg sortie en 45 tours chez RCA que d'un look coup de fouet, cuir noir, clous et mèches rebelles.

Leda est alors un nom qui compte sur la scène française et les envolées de Zaroff y contribuent beaucoup, avec un usage unique d'un instrument dont il jouait avec une virtuosité flamboyante. En 1984, il étonne dans "L'Opéra des rats", un spectacle de Léo Ferré et Richard Martin créé au Toursky.

Après un passage par les Inséparables, Zaroff rejoint en 1990 Emma Peel. Sur scène, avec Jean-Luc Scinicariello et Eric Moncho, il impressionne de nouveau, notamment à l'occasion de tournées en Grèce, en Italie et en Allemagne. 

Par la suite, il s'est essayé à un répertoire plus cabaret au sein de Sarah Vage, mélange d'outrances transylvaniennes et de chansons réalistes qui a donné naissance à un spectacle intrigant, "Le Bar de la femme sans tête". Zaroff n'en en avait pas pour autant coupé avec le rock et la new wave, animant le Nick Larof Gang.

Fantasque et furieux tout autant que d'une incroyable douceur, Zaroff était un incontournable des nuits marseillaises, toujours en partance pour un nouveau projet, une nouvelle fête, une nouvelle aventure. Il se hasardait volontiers dans des épisodes incroyables, comme lorsqu'il a tenu sur la scène du Moulin le rôle d'une meneuse de revue de type "Moulin Rouge" ou participé à Aubagne à la reprise du "Merlusse" de Marcel Pagnol avec... Michel Galabru ! En revanche, rares étaient ceux qui savaient qu'il était un maître des arts martiaux (ceinture noire 1er dan d'aïkido) et un inlassable défenseur de la cause animale.

F.G. La Provence

C'est hier que j'ai appris sa disparition, nous le connaissions bien. Lors de vacances au Liban, il avait accueilli chez lui notre chien Marly et nous recevions plusieurs SMS par semaine pour nous donner des nouvelles. Marly était devenu aveugle, Zaroff le promenait avec sa jeune chienne dont Marly était amoureux, c'est elle qui le guidait. Zaroff l'a même nourri à la petite cuiller, inquiet de le voir un jour sans appétit.

Je vais réécouter en sa mémoire, les disques, qu'il m'avait offerts

Comments

[nat]

je suis fortement attristée par l'annonce de sa mort, j'étais déjà partie de Marseille quand cela s'est passé et je n'ai pas gardé de relations musicales sur Marseille après mon départ, je n'ai donc pas eu la triste nouvelle de sa mort et ses obsèques dans les temps voulus ! Nico fait partie d'un passé musical et fréquentation de bars / spectacles communs. Je garde une belle pensée de son âme ! Nat B.

[Lystig]

(je vais essayer d'écouter ses oeuvres sur le net, cela me dira peut-être qq chose)

[Lystig]

je ne connaissais pas cet artiste, j'avais entendu cet incendie rue saint pierre.

@ tout bientôt